J’assistais à l’un des cours de Krav Maga donné au Gymnase Maxime Candau de Vence par le KMCA et le dynamique Michaël Kamga, professeur diplômé d’Etat, ceinture noire 4 ème DAN en Krav Maga, responsable national auprès de la KEMAFT.

Le KMCA donne des cours dans cinq salles dans le département, à partir de l’âge de 13 ans, aussi bien pour les filles que les garçons, les initiant à ce sport d’auto-défense et leur permettant, à l’image des autres arts martiaux, de recevoir des ceintures de couleur au fur et à mesure de l’évolution de leur technicité.

Méthode de self-défense pour les uns, art-martial authentique pour les autres, le Krav Maga pour « combat rapproché » en hébreu est une :

« méthode (qui) nous prépare à assumer la violence continue de notre monde et permet à son adepte de protéger et sauver les vies. Elle est issue d’un environnement où la violence, de nature surtout politique, était malheureusement omniprésente »

Histoire du Krav Maga

Comme le définissait Eyal YANILOV, disciple du fondateur du Krav Maga, Imrich (Imi) LICHTENFELD, dit Imi SDE-OR, qui inventa le Krav Maga dans le milieu des années 30.

Cette auto-défense devait initialement protéger la communauté juive de Bratislava, victime des violences nées des montées du nazisme et du fascisme à cette époque.

Plusieurs facteurs proches vont influencer la création du Krav Maga :

  • Le premier, c’est qu’Imi est le fils de Samuel LICHTENFELD, détective et instructeur en chef de la Police départementale.
    C’est à son contact qu’il apprend la lutte, la boxe, le judo, la gymnastique, la natation mais aussi les cours de self-défense.
  • Le second, c’est qu’entre 1936 et 1940 le quartier juif de la capitale sera la cible des attaques antisémites comme dans tout le reste de la Slovaquie. Pour mettre en déroute les assaillants antisémites, il réunira nombre de ses amis boxeurs et lutteurs.

Toutes ces situations, toute les influences conjuguées de ces sports et arts-martiaux déclencheront la naissance du Krav Maga.

Décrié par les autorités locales pendant et après la 2 ème guerre mondiale, le Krav Maga en naissance, qui ne le sera officiellement qu’en 1964, débutera un long voyage en Palestine.

Il intégrera alors l’Haganah, organisation clandestine sioniste fondée en 1920 pour protéger les Juifs ayant émigré en Palestine.

Création de l’Etat d’Israël 

En 1948, avec la création officielle de l’Etat d’Israel, l’Haganah fusionnera avec deux autres groupes armés, le Lehi et l’Irgoun, pour donner naissance à Tsahal, l’armée israélienne.

Imi y deviendra chef-instructeur et pratiquera en parallèle le Kapap, discipline de jonction du close-combat et du self-défense.

La première école de Krav Maga ouvrira donc en 1964 à Netanya, une ville qui se situe au Nord de Tel-Aviv. S’en suivra la reconnaissance en 1972 par le ministère de l’Education Nationale israélien.

Imi LICHTENFELD exporte le Krav Maga partout dans le monde début des années 80 et forme des maîtres-élèves :

Kobi LICHTENSTEIN en Amérique du Sud,
Allen FELDMAN, Darren LEVINE et Eli AVIKZAR aux USA, allant jusqu’à donner des cours au département de Police de Los Angeles, au FBI et au DEA, Richard DOUIEB en France auprès du gign.

Après la mort du fondateur en 1998, une quinzaine d’organisations mondiales se revendiqueront du Maître mais c’est paradoxalement celle du français Richard DOUIEB, la FEKM (Fédération Européenne de Krav Maga) qui sera la plus importante en nombre de pratiquants : 12.000 élèves dans 9 pays.

Associée à la FFKDA, la Fédération Française de Karaté en 2005, elle deviendra par la suite indépendante en 2011.

Si le nazisme et le fascisme restent des menaces actuelles, tout comme la montée des différentes violences non politiques mais gratuites au sein de notre société,

Michael forme aussi ses élèves avec méthode, discipline et ingéniosité pour faire face aux autres menaces actuelles, celles liées au terrorisme, les menaces terroristes quasi quotidiennes contribuant elles-mêmes en Israel à la montée en puissance de la discipline.

Je le remercie de m’avoir fait vivre sa discipline en immersion et d’avoir pu échanger avec lui sur les différentes attentes de cette dernière et de ses pratiquants, notamment une meilleure reconnaissance de l’Etat pour former au mieux les forces de l’Ordre et la population.