Je m’étais récemment rendu à la Clemandine mais aussi au vignoble voisin, le vignoble de Denis Rasse et son épouse Luz Rasse.

Chez Denis, issu d’une grande famille de 13 frères et sœurs, dont un frère lui-même viticulteur et une sœur dans le monde de l’œnologie, on cultive cette passion pour le terroir, les traditions.

Pour cette famille implantée historiquement à Saint-Jeannet, Provence-Alpes-Cote D’Azur, France c’est même un combat et une raison :

  • au début de la carrière de Denis, il y avait 12.000 agriculteurs dans le département des #AlpesMaritimes et aujourd’hui il n’en reste plus que 540. Et encore, nous sommes remontés à ce chiffre de 540 par beaucoup de courage et une prise de conscience courant des années 90 – début des années 2000 comme le résume le court-métrage de « La Relève ».

Il faut dire qu’aussi les conditions de vie n’aident pas vraiment. Une retraite agricole se comprenant par exemple entre 600 et 1000 euros.

Au sein du domaine, qui culmine à 400 mètres d’altitude, on est toujours ému lorsqu’au sein des 17 cépages présents sur le domaine on assiste à la véraison du raisin.

Une vigne dure en moyenne 50 ans mais les plus anciennes de l’exploitation en ont 70.

« C’est une aventure chaque année. A nous de trouver la meilleure recette. »

Cela représente 10 vins différents :

8 vins « classiques » et 2 vins « solarisés »,
le fameux vin tuilé, carte de visite de l’exception et de l’originalité de la viticulture à #SaintJeannet.

Ces 10 vins différents représentent donc chaque année entre 8000 et 12.000 bouteilles.

Et comme il le rappelle, chaque vin est unique :

« Le vin, c’est une magie du moment. Chaque vin a sa personnalité, qui se révèle ou non. »

C’est cependant grâce à cette « héroïque consommation » qui n’a rien à envier à celle de Claude Ratinier dit « Le Glaude », héros de la Soupe aux Choux, que le vin tuilé a fait son apparition !

Tout est en effet parti d’un charpentier qui emmenait sur son chantier sa consommation quotidienne de vin, soit 3 à 4 litres et qui un jour, dérangé, l’a oublié sur un toit, ne la récupérant que bien plus tard.

Courageux, notre découvreur-goutteur de l’extrême, qui aurait pu tout aussi bien passer de vie à trépas, venait de découvrir les propriétés des ultraviolets qui débarrassent des impuretés.

Le fameux « vin de fada » venait de naître, sec, aux arômes de Madère, qui accompagne à merveille la charcuterie, le gras, les fromages affinés ou encore le chocolat.

Seul le rosé de Provence, très exactement Varois s’est, fin des années 80 – début des années 90, suffisamment amélioré, tellement qu’il est passé à contre courant d’une image de « vin maux de tête » à tendance des apéritifs.

Partant de cette révolution, les rouges et les blancs se sont aussi remis en question, devenant aussi des « produits plaisir ».

On boit moins de vin… mais on en boit mieux et de meilleure qualité.

On a ainsi du vin en IGPN, sur une ZAP (Zone Agricole Protégée) qui aidera la prochaine génération, celle du fils, qui s’y connaît en œnologie mais qui est aussi ingénieur agronome, à reprendre le flambeau.

Il est aussi issu d’une double culture puisque sa mère, Luz, est originaire d’Argentine.

Et c’est aussi grâce à l’Argentine qu’on retrouve un cépage de Saint-Jeannet :
« le Saint-Jeannet tardif » avec le fameux vin de Mendoza : « l’Allamand ».

Merci à la famille Rasse de m’avoir fait découvrir leur univers de saveurs, de traditions mais aussi d’audace et de technicité !